Conserver son CBD

La conservation du CBD, tout ce qu’il faut savoir !

« Le Cannabidiol (CBD), un constituant non-psychotrope majeur du Cannabis, possède de multiples actions pharmacologiques, y compris des propriétés anxiolytiques, antipsychotiques, antiémétiques et anti-inflammatoires. »

L’extrait ci-dessus est consultable en anglais sur la plateforme du National Center for Biotechnology Information (Centre National pour l’Information Biotechnologique), partie de la United States National Library of Medicine (Bibliothèque Nationale de Médecine des États-Unis d’Amérique), une branche du National Institutes of Health (Institut National de la Santé – NIH). La question de la conservation présente dans notre titre encourage d’emblée à penser que la description du CBD véhiculée par cette phrase que nous citons en guise d’introduction n’a pas sa place ici. Cette pensée aurait été fondée si ce n’était le fait que ladite description nous place devant une évidence : le Cannabidiol est un constituant du cannabis.

À l’aune de ce rappel, la question de départ se complexifie. Car pour savoir comment conserver le CBD il faut toujours d’abord connaître son état ; la nature de la matière dans laquelle il se retrouve, à laquelle il a été ajouté.

Sommités fleuries (séchées, manucurées et curées)

Fleur. Romantique et poétique, ce mot est surtout populaire. Mais pour parler la langue des botanistes, tout en gardant la poésie de Littré et son dictionnaire, il faudrait dire que fleur est le terme qui désigne « l’ensemble des organes de la reproduction des végétaux ». On pourrait aussi dire qu’il s’agit de la « corolle simple ou composée de certaines plantes, ordinairement odorante et douée de vives couleurs » – ça serait aussi juste, mais moins bref, et peut-être moins clair.

Comme nous devrions tous savoir, nombreuses sont les variantes dans le monde des fleurs. Il y en a qui sont stériles, et restent réduites à leurs enveloppes, soit à cause d’avortement des organes sexuels, soit par transformation de ces organes en enveloppes florales, obtenue par culture, comme dans beaucoup de fleurs doubles. Car en effet il y a des fleurs doubles : ce sont celles dont les organes sexuels se sont métamorphosés en pétales. On peut par ailleurs dire d’une fleur qu’elle est incomplète, quand elle manque d’un ou plusieurs des quatre verticilles regardés comme essentiels pour toute fleur. Soit dit en passant que verticille est « l’ensemble des parties de la fleur ou des organes foliacés disposés, au nombre de deux au moins, autour d’un axe commun et sur un même plan horizontal ». Il y a aussi la fleur nue, dépourvue de calice et corolle. Le calice, c’est l’« enveloppe extérieure en forme de coupe, le plus ordinairement de couleur herbacée et qui renferme la corolle et les organes sexuels de la fleur » ; et la corolle, « l’enveloppe immédiate des étamines et du pistil » ou encore « l’enveloppe interne d’un périanthe double » – le périanthe étant l’enveloppe extérieure. À propos, impossible pour nous d’oublier qu’il peut y avoir des fleurs mâles et des fleurs femelles : les premiers portent des étamines ; les secondes, des pistils. C’est même le moment de rappeler que le terme latin cannabis veut dire en français « deux fois roseau ». Deux fois parce que dioïque, donc mâle et femelle, tout simplement. De reste, il est aussi permis de désigner sous le nom de fleur l’urne des mousses et les sores des fougères.

Comme il est quand même pour nous moins question de mousse et de fougère que de cannabis, nous laisserons l’urne et les sores de côté pour parler de sommités – car c’est le terme botanique désignant ces fleurs cannabiques qui nous intéressent ; c’est « l’extrémité d’une tige, la pointe des herbes ». D’ailleurs, c’est même plutôt dans son acception pharmaceutique que le terme sommités fleuries fait sens pour nous qui nous intéressons au CBD. En effet, c’est dans le jargon des pharmaciens plutôt que dans celui des botanistes qu’il est question de « l’extrémité de la tige fleurie des plantes dont les fleurs sont trop petites pour être conservées isolément », comme dans le cas par exemple de l’absinthe, de la centaurée et, bien sûr, du chanvre.

Comment conserve-t-on des sommités fleuries ? Voilà une des questions qui peuvent enrichir les consommateurs de CBD. Car, répétons-le, le Cannabidiol est une molécule. Son échelle est microscopique. Et son habitat naturel, ce sont les sommités fleuries du chanvre. Nous pensons que le meilleur moyen de savoir comment les conserver passe par la connaissance du processus de leur conditionnement.

Séchage

Que je sois horticulteur, botaniste ou pharmacien, je dois connaître le procédé de séchage des végétaux. Je sais par exemple que tout végétal doit être mis à sécher le plus rapidement possible après récolte, impérativement à l’ombre et dans un endroit sec et aéré. Je sais aussi qu’il faut à tout prix éviter les rayons du soleil, qui entraîneraient la dénaturation ou dégradation des principes actifs de la plante. Ces règles s’appliquent aux végétaux en général ; pas uniquement aux plants de chanvre.

En ce qui concerne particulièrement les sommités fleuries du chanvre, le séchage idéal serait fait sur deux semaines à un taux d’humidité relative de l’air de 74 % et une température variant entre 18° C et 23 °C. La manière de le faire peut varier selon les moyens et coutumes de chacun.

Manucure

La manière de faire lors du séchage détermine l’effeuillage. Nous aurons compris que le CBD se trouve basiquement dans les sommités fleuries des plants de chanvre. Dès la coupe des pieds, l’horticulteur enlève les vieilles feuilles, les plus grosses. Quant aux petites feuilles résineuses qui sont accrochées aux fleurs, certains cultivateurs la laissent pendant le séchage, d’autres l’enlèvent.

À cela est donné le nom de manucure. Il s’agit de virer un maximum de matière végétale qui ne soit pas proprement de la matière florale. L’influence capitale de ce procédé sur la qualité du produit final ne se fait négliger ni même par un novice. Les arômes et saveurs d’un bourgeon bien manucuré sont autrement riches et complexes que celles d’un bourgeon qui aurait curé dans le vestige de ses petites feuilles mal enlevées.

Cure (curing)

Une fois que les sommités sont dûment séchées et manucurées, elles entrent dans leur session de curing. Durant le curing, ou la cure (certains disent l’affinage), il s’agit de placer les sommités fleuries préalablement détachées de leurs tiges dans des bocaux étanches. Le taux d’humidité idéal ici est de 62 %. Trois semaines durant, les bocaux sont ouverts pendant un intervalle allant de cinq à dix minutes par jour, afin que l’air interne soit renouvelé. À la fin de ce processus, les sommités sont prêtes à la consommation.

C’est maintenant qu’on peut poser la question de la conservation.

Stockage

Boîte en carton, bocal en verre, pot en plastique : en effet, il n’y a pas qu’une seule matière adaptée au stockage de la matière florale cannabique riche en CBD.

Il n’empêche qu’en termes de trucs pour la conservation, quelques notions de base sont à retenir : des notions essentiellement liées à ce que nous venons de lire au sujet de la physiologie végétale. Nous avons par exemple fait connaissance avec l’« organe femelle dans les plantes, qui occupe ordinairement le centre de la fleur et se change en fruit » et qu’on appelle pistil. Remarquons en passant que le mot pistil vient du latin pistillum (« pilon »). Mais nous aurions pu choisir d’employer le vocable issu de la langue grecque. Si cela avait été le cas, nous serions en train de parler non pas de pistil mais de gynécée, terme qui vient de gynaikeion, mot-valise résultant de l’agglutination entre gynè, (« femme ») et oikos (« pièce, maison »).

Bien. Il s’agit de savoir que ces résineuses pièces féminines au sein desquelles se trouvent les cannabinoïdes qui nous attirent sont sensibles à la pénétration de la lumière, aux variations brusques de température. Leur volatilité en est la raison. En effet, l’essentiel de la matière qui nous intéresse dans les sommités fleuries du chanvre jouissent de la faculté de se transformer en vapeur, en gaz. Il importe lourdement de le savoir.

On l’aura donc retenu : si on ne place pas la matière florale cannabique fraîchement curée dans un endroit frais, sec, à l’abri de la lumière et des variations de température et de l’humidité relative de l’air, les principes actifs tels que le CBD se volatilisent peu à peu. Et maintenant qu’on est en possession de ces connaissances élémentaires, on est on mesure de délibérer souverainement sur le meilleur endroit pour conserver tout produit à base de Cannabidiol.

Procédons tout de même à une brève vérification de nos connaissances.

Stockage de l’huile de CBD

L’interrogation est courante cherchant à savoir si l’huile de CBD peut être conservée dans le frigo. En vertu de ce que nous avons lu ci-avant, nous devrions désormais jouir de la faculté d’imposer une réponse à ce type de question. En effet, dans la mesure où nous sommes au courant de la fragilité de la matière florale cannabique séchée ainsi que de la volatilité de ses principes actifs, nous sommes en mesure de valider le réfrigérateur. Simplement parce qu’il est hermétique et parce que son intérieur est à l’abri de la lumière.

Et pas uniquement pour ces raisons. Nous ne l’avions pas encore proféré dans ce document mais il est permis de conclure par tout ce que nous avons déjà énoncé que les basses températures participent de la protection des cannabinoïdes essentiels, qu’ils soient associés à une matière florale ou solution huileuse. Car si d’un côté les cannabinoïdes et terpènes (agents d’arôme et saveur) craignent la chaleur ils semblent aussi aimer le froid. Conservée au frigo, une huile au CBD peut être consommée pendant six mois après l’ouverture de son flacon. Au-delà de la période de six mois après ouverture, l’huile reste consommable. Cependant, la décomposition de ses principes actifs démarre.

Stockage d’autres produits à base de CBD

En ce qui concerne les gélules souples au CBD, compléments alimentaires au CBD ou les cosmétiques au CBD, même musique : contenant étanche ; endroit frais et sec ; à l’abri de la lumière. Il est vrai que dans certains cas le placard de la cuisine est suffisant – si vous avez par exemple des gélules ; ou celui de la salle de bain – si vous avez une crème pour le visage. Certes. Mais en général, le réfrigérateur est un endroit sûr.

Conclusion

Le lecteur de cet article aura sans doute remarqué une tendance : la connaissance. Plutôt qu’à la répétition des discours, sur notre blog nous accordons de la place aux savoirs fondamentaux, ceux qui permettent de trouver les bonnes questions.

Les informations concernant la nature du CBD et celle des différentes matières où il est possible de le retrouver devraient permettre à nos lecteurs de revenir avec discernement et souveraineté à l’élémentaire : le chanvre est tout simplement une plante, d’ailleurs manipulée depuis la nuit des civilisations. Autrement dit, désormais on peut aisément déterminer que pour conserver tout produit à base d’ingrédients d’origine végétale – que ce soit des cannabinoïdes, des terpènes, des flavonoïdes (pigments) ou autres –, la délicate sagesse de nos grands-mères suffit : endroit frais, sec et à l’abri de la lumière.

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